L’architecture de référence

Qu’est-ce que l’architecture de référence ?

L’architecture de référence fournit un vocabulaire commun, des modèles réutilisables et de bonnes pratiques du secteur qui servent à dessiner les contours d’architectures plus concrètes. En règle générale, l’architecture de référence comprend des principes communs d’architecture, des blocs de construction, des modules et des normes. Elle est différente de l’architecture solutions (dans la mesure où elle n’est pas mise en œuvre directement). 

En matière d’architecture logicielle, une architecture de référence fournit un modèle pour le développement d’une architecture dédiée à un domaine précis. Les structures et relations respectives constituent des modèles à la base d’architectures concrètes liées à un domaine donné. Le vocabulaire commun sert à faciliter les mises en œuvre, souvent dans un but de mettre en exergue les similarités. 

Les architectures de référence d’une entreprise sont normalisées et constituent un cadre de référence pour un domaine ou secteur vertical. De nombreux domaines possèdent leurs propres définitions d’une architecture de référence. Voici les principaux exemples d’architecture de référence :

• BIAN : modèle de référence pour le secteur bancaire ;
• ACORD : cadre pour le secteur des assurances ;
• eTOM : cadre de référence des processus pour les opérateurs de télécommunication du TM Forum ;
• Les architectures de référence de gouvernements, comme le cadre d’architecture d’entreprise fédérale aux États-Unis ou l’AGA en Australie ;
• Les cadres d’architectures de la Défense tels que le NAF, le DODAF et le MoDAF ;
• Les architectures de référence pour les chaînes de fabrication et de production telles qu’ISA-95 et SCOR.

Ces architectures de référence comprennent généralement des blocs de construction métier, des capacités métier et des processus métier communs propres à un domaine vertical spécifique. Elles peuvent notamment comprendre des modèles de données, des normes de communication et des formats d’échange communs, et parfois même des structures logicielles communes et des modèles et actifs réutilisables.

Une architecture de référence offre un modèle, souvent basé sur la généralisation d’un ensemble de solutions. Ces solutions peuvent être généralisées et structurées pour la représentation d’une ou plusieurs structures d’architecture basées sur la collecte d’un ensemble de schémas qui ont été observés lors de différentes mises en œuvre couronnées de succès.

Par ailleurs, elle montre comment réunir ces différentes composantes au sein d’une même solution. Les architectures de référence d’entreprises sont instanciées pour un domaine ou des projets spécifiques.

Les 5 moteurs de l’architecture de référence et ses cadres

Il existe plusieurs facteurs justifiant l’utilisation de l’architecture de référence. Pour que celle-ci soit une réussite, les conditions-cadres de l’architecture de référence doivent être adéquates.

1. Cadre de référence

Les architectures de référence offrent un cadre de référence qui permet d’obtenir une vue d’ensemble d’un domaine tout en fournissant un point de départ pour votre propre pratique d’architecture d’entreprise. Elles vous fournissent les structures élémentaires dont vous avez besoin pour ne pas partir de zéro. Les architectures de référence des entreprises sont particulièrement utiles pour les aspects de votre organisation pour lesquels vous n’êtes pas en mesure de rivaliser avec d’autres entreprises.

2. Interopérabilité

Dans un monde de plus en plus interconnecté, les organisations doivent coopérer avec des parties multiples et variées. Les normes et blocs de construction fournis par les architectures de référence facilitent ces connexions. L’utilisation de normes présente l’avantage d’améliorer la flexibilité, car il est plus facile d’échanger des blocs de construction connectés via des interfaces normalisées ; et inversement, il est beaucoup plus facile de développer des normes si les blocs de construction sont eux-mêmes normalisés.

3. Fusions, acquisitions et externalisation

Si deux parties parlent la même langue, utilisent les mêmes normes et délimitent leurs fonctions, processus et/ou systèmes de la même manière, il sera beaucoup plus facile d’associer leurs éléments d’une autre manière.

4. Benchmarking

L’utilisation d’architectures de référence facilite le benchmarking au sein de votre entreprise. Souvent, les différences entre sociétés ne résident pas dans la conception de leurs processus métier, mais bien dans leur exécution. L’utilisation de cadres de référence permet de comparer plus facilement les résultats de leur exécution.

5. Conformité réglementaire

Often, reference architectures are prescribed (or at least strongly recommended) by regulators. Accounting principles, practices, and processes, for example, are increasingly standardized and mandated. This leads to business reporting standards, even down to the level of exchange standards such as XBRL.

Avantages d’une architecture de référence

L’adoption d’une architecture de référence au sein d’une organisation accélère les processus grâce à la réutilisation d’une solution efficace et offre une base de gouvernance garantissant la cohérence et l’applicabilité des outils technologiques au sein d’une organisation. Dans le domaine de l’architecture logicielle, de nombreuses études empiriques ont démontré les avantages et les inconvénients de l’adoption d’une architecture de référence logicielle dans des entreprises :

• Amélioration de l’interopérabilité des systèmes logiciels grâce à l’établissement d’une solution standard et de mécanismes communs pour l’échange d’informations ;
• Réduction des coûts de développement de logiciels grâce à la réutilisation d’actifs communs ;
• Amélioration de la communication au sein de l’organisation grâce à l’état d’esprit que partagent les parties prenantes en matière d’architecture ;
• Rehaussement de la courbe d’apprentissage des développeurs du fait de la nécessité d’apprendre ses caractéristiques.

Architectures de référence vs. Cadres d’architecture

Un cadre d’architecture se définit comme un ensemble minimum de pratiques et d’exigences applicables aux objets qui définissent l’architecture d’un système.

Les cadres d’architecture, comme le Cadre Zachman, le TOGAF (The Open Group Architecture Framework), et le DoDAF (cadre d’architecture du département américain de la défense) offrent des approches permettant de décrire et d’identifier les éléments d’une architecture spécifique ainsi que des moyens pour décrire cette architecture.

Dès lors, les cadres d’architecture offrent aux architectes d’entreprise les outils dont ils ont besoin pour définir efficacement les besoins, sans imposer un type d’architecture particulier. Les cadres d’architecture constituent une taxonomie des différents types de considérations architecturales qu’un architecte peut envisager de développer, et fournissent des lignes directrices pour la sélection d’éléments spécifiques.

L’architecture de référence va un cran plus loin en accélérant le processus pour un type spécifique d’architecture, en définissant les approches architecturales qui permettront de répondre à des besoins spécifiques, ainsi que les objets architecturaux nécessaires pour répondre aux exigences des « bonnes pratiques » relatives à une architecture spécifique. Les architectures de référence mettent en exergue la partie « modèle » de la définition d’une architecture de référence.

Tant les cadres que les architectures de référence fournissent des bonnes pratiques, et si d’aucuns pourraient avancer que les architectures de référence constituent davantage une méthode qu’un cadre, les AR ne se caractérisent pas vraiment par leur volet « méthodologique ».

La plupart d’entre elles se caractérisent toutefois par leur volet « modèle ». Vu sous cet angle, les schémas sont des exemples de modèle dans ce contexte. En réalité, il est possible et même recommandé de disposer de plusieurs architectures de référence pour un même domaine.

Conclusion

L’utilisation d’une architecture de référence dans une organisation requiert également un certain degré de gouvernance pour s’assurer que l’organisation s’engage à l’utiliser correctement. Les architectures de référence ne sont utiles qu’à partir du moment où les organisations les utilisent comme prévu et suivent leurs lignes directrices. Dans le cas contraire, c’est toute l’idée de réutiliser les bonnes pratiques du secteur qui tombe à l’eau.

Par exemple, les fonctions commerciales d’une compagnie d’assurance lambda sont largement similaires à celles de ses concurrents, au même titre que nombre de ces processus métier. Une entreprise se démarquera davantage grâce à ses produits, tarifs, segments de clientèle et relations clients.

La réutilisation des bonnes pratiques du secteur fournies par les architectures de référence vous permet de ne pas vous faire distancer sur ces aspects non-concurrentiels. Ceci s’applique également dans la mise en œuvre de nombreux systèmes informatiques, où des fournisseurs tels que SAP fournissent des processus de référence pour de larges parties d’une organisation.

L’architecture de référence d’une entreprise devrait être axée sur la communauté. Les utilisateurs, et non les fournisseurs, devraient sélectionner les bonnes pratiques, et l’architecture devrait être activement entretenue par la communauté d’utilisateurs.

Enfin, l’architecture de référence de votre choix devrait proposer de vraies lignes directrices, faciles à mettre en œuvre. Les principes généraux de l’architecture ne sont pas suffisants. Une vraie structure, par exemple en termes de fonctions ou processus métier, blocs de construction et normes, est indispensable pour constituer l’épine dorsale de votre travail en matière d’architecture d’entreprise.